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le colosse de rhodes

Ton sort est plus heureux que le mien, Stasippe, et de nous deux, c’est toi qui as choisi la bonne part. Adieu ! Si tu consultes pour moi les étoiles et si leur arrêt n’est pas inflexible, demande-leur de m’accorder l’amour en partage. Dussé-je en mourir, je veux connaître un jour l’amour dans sa plénitude !

Il s’était levé et, roulant son manteau sur son poignet, se disposait à sortir. Mais à ce moment un pas léger effleura l’escalier de la Tour et Lyssa parut, les bras chargés d’une gerbe d’asphodèles. Elle s’agenouilla devant Stasippe.

— Père, dit-elle, mes compagnes m’ont choisie comme la plus jeune d’entre nous toutes pour venir t’apporter ces fleurs de l’année nouvelle : La joie d’Héraclès soit avec toi !

— Merci, dit doucement Stasippe. Je t’attendais, ma fille ; je savais qu’en cette nuit solennelle une voix de femme, douce comme un rayon de lune, caresserait mon front. Relève-toi : dispose toi-même ces fleurs dans les cylindres de pierre où elles sécheront lentement jusqu’à ce que le dieu ait de