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le colosse de rhodes

lères d’Antiochus. Car les navires de fond, en préparation dans les chantiers selon le désir des Romains, serviraient seulement pour la parade, — Likès ne l’ignorait point, — et aussi pour le chargement des machines de guerre. Quand l’attaque serait commencée, quand le corps à corps des flottes ennemies se produirait sur les vagues mouvantes, ce serait les plus petites de ces barques qui, grâce à l’habileté de leurs pilotes, s’attacheraient aux gros navires et les feraient couler à fond.

Likès, satisfait de son examen, quitta l’Arsenal. Il longea rapidement le port des Galères, que le peuple avait surnommé l’Étable, parce que, vers le soir, quand on ouvrait les chaînes qui le fermaient sur la haute mer, on voyait les bateaux pêcheurs s’y réfugier pêle-mêle comme des brebis pressées. Un canal, long de deux stades, faisait communiquer le port de l’Étable au grand port de commerce. C’était là que se rendait Likès pour y rencontrer son frère Alexios, qui était un des plus riches armateurs de la ville. Et bientôt il l’aperçut en effet, très affairé, au milieu d’un groupe de