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le colosse de rhodes

— Regarde ! Là-bas, dans la cour du pavillon des armes, cette forme, cette ombre qui rôde ?…

Le vieil esclave hésita :

— Oui, Adonaïa, j’aperçois quelqu’un. Mais ne t’alarme pas si vite. Ce ne peut être qu’un des ouvriers qui attend l’heure de se remettre au travail.

Les hommes en effet rentraient peu à peu dans l’Arsenal ; et les galeries s’animaient de présences et de pas sonores.

— Non, reprit Namourah avec véhémence, ce n’est point ce que tu dis, Machaon. Tu le sais aussi bien que moi, et ta voix tremble. C’est une femme qui se cache dans les plis de ce manteau et sous ce capuchon trop large pour sa fine tête. C’est une femme, — et je reconnais d’ici son corps frêle. Va dire qu’on la tue. Qu’on la tue à l’instant même !

Machaon cependant hésitait encore. Alors Namourah le poussa par les épaules :

— Ignores-tu que la loi ordonne de tuer sur l’heure tout étranger qui se glisse dans la partie secrète de l’Arsenal ? En l’absence du Maître, c’est moi qui commande