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le colosse de rhodes

daient, semblaient se quitter et se reprendre.

Lyssa, éblouie devant l’éclat de la nuit sereine, mit une main sur ses yeux.

— Approche, ma fille, lui dit Stasippe ; ne cache pas ton visage. Ceux qui ont le cœur pur ne doivent pas craindre le regard pénétrant des étoiles.

Il lui fit signe d’avancer au milieu de l’étroite rotonde qu’entourait de toutes parts l’air transparent et bleu. On se serait cru sous un dais de cristal à travers lequel pétillait une lumière effervescente. Lyssa n’osait plus regarder ni le ciel, ni Stasippe dont les regards lui semblaient plus redoutables que ceux des étoiles. Cependant le Pontife lui dit doucement :

— D’où viens-tu ?

Ces paroles tombèrent dans le silence. Un oiseau nocturne passa en tournoyant au-dessus d’eux ; à l’autre extrémité de la ville, l’Arsenal avec ses bassins, ses quais de pierre et la longue suite de ses bâtiments que dominait le palais d’Isanor, se détachait comme une mystérieuse cité.

— C’est de là que tu viens ? poursuivit