d’encourir sa haine… Et peut-être encore l’aimait-il secrètement dans son cœur ? Les yeux avides de Namourah ne se lassaient pas de pénétrer sa rivale.
— Écarte un peu ton chiton, commanda-t-elle encore.
Et, comme Lyssa, étonnée, inquiète, tardait à lui obéir, d’une main hardie elle arracha le chiton léger qui recouvrait les épaules et la poitrine de la petite Veuve-gardienne. Deux jeunes seins épanouis à peine, la délicatesse d’une peau striée de tendres veines, comme un beau marbre de Paros, surgirent dans le rouge lumineux du soir. Ce buste frêle et souple était presque celui d’un enfant.
— Quel âge as-tu ? interrogea la Juive en essayant de raffermir sa voix tremblante.
— Vingt ans, dit Lyssa.
Et, ramenant sur elle ses voiles, elle s’était levée pour partir ; Namourah la retint par un geste à la fois impérieux et suppliant :
— Reste, il faut que je sache autre chose encore. J’essaierai, oui, j’essaierai de répondre à ta confiance. Je parlerai à Likès.