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le colosse de rhodes

terre. Elle était entourée de digues et de remparts qui étaient formés d’énormes dés de granit aux angles desquels la lumière brisait ses rayons. Dans l’intérieur de cette enceinte, les édifices avaient aussi la figure de cubes ; les maisons carrées, prodigieusement hautes, portaient des colonnes à leurs façades. Mais ce qui dominait tout, ce qui donnait à la métropole phénicienne un aspect imprévu et étrange, c’était le hérissement de ses monolithes dressés d’un seul jet vers l’azur. Ils s’élançaient dans le vide, au-dessus des toits, au-dessus des temples, au-dessus des tombeaux. On prenait le vertige à les regarder. Leur blancheur contrastait avec tout ce qui dans le relief de cette agglomération d’hommes se colorait de nuances changeantes. Et tout semblait vieilli et usé autour de ces arbres de pierre d’une jeunesse éternelle.

Namourah et Likès, après s’être promenés à travers les rues grouillantes de la métropole, montèrent au palais du roi Hiram. Un incendie l’avait détruit deux siècles avant ; mais il restait encore la partie occidentale de l’édifice construit entièrement