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le colosse de rhodes

c’était de ces rivages d’Orient, de cette côte phénicienne aux dures arêtes, que le dieu Zodiacal était parti à la conquête du monde ; ces bords étaient pleins de son histoire, et cette terre voisine était son berceau.

Namourah à son tour s’était levée. Mais elle ne regardait plus le rivage ; elle regardait seulement Likès. Elle l’aimait immensément. Pour elle comme pour Lyssa, il était le soleil qui resplendit, qui réchauffe, qui apporte la joie, qui donne l’ivresse de la vie. Il avait la force ; il avait aussi la douceur ; la fraîcheur de l’aube était dans ses yeux, et sur ses lèvres le rouge flamboiement du soir. Il était l’amant que toute femme rêve de tenir dans ses bras à l’heure inquiète du désir.

Pourtant le silence s’effaçait. Des embarcations nombreuses couraient maintenant sur les eaux ; des matelots aux pommettes saillantes, aux joues écarlates, maniaient les avirons avec l’agilité de démons infatigables.

— Voilà, dit Namourah en les désignant à Likès, les hommes rouges de Tyr.

Et la grande ville sortit tout à fait de la