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le colosse de rhodes

C’étaient les jours les plus courts de l’année, seul signe par où se marquait l’hiver dans cette île chérie du dieu Zodiacal. Mais, comme au printemps, il faisait doux, et les roses continuaient à fleurir au pied des collines.

Lyssa s’était fatiguée à marcher dans les allées ; maintenant elle se tenait debout devant la porte, guettant au dehors ; personne n’apparaissait… Personne !… Elle sentait ses jambes faiblir ; du vide sifflait dans sa tête ; elle s’appuya au mur pour ne pas tomber, et toute son espérance, sans qu’elle sût pourquoi, croula en elle. Des sanglots jaillirent de sa gorge ; elle crut qu’elle allait mourir. Mais à cet instant, Dornis, inquiète, pénétrait dans le jardin :

— Que fais-tu, Lyssa ? Pouquoi tardes-tu tant à remonter dans le Temple ?

Et voyant que son amie la regardait d’un œil hagard sans répondre, Dornis ajouta :

— Il faut te résigner pour aujourd’hui ; il est trop tard. Demain peut-être tu seras plus heureuse.

Doucement elle l’entraîna vers le petit pavillon où séchaient les graines.