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le colosse de rhodes

— Restons plutôt ici, dit Likès, en jetant un regard circulaire autour d’eux. D’ailleurs, je ne veux ni manger ni boire. J’ai déjeuné tôt ce matin, car j’ai passé la nuit au travail.

Il disait vrai. Une autre idée lui était venue pour la défense des navires, et tout de suite il en avait cherché l’application. Ses calculs l’avaient entraîné jusqu’à l’aube. Il expliqua à Lyssa le but qu’il se proposait.

— C’était à cela que tu pensais en venant ?

— Peut-être !

— Je t’ai trouvé si sérieux, si solennel ! Je me disais : « On m’a changé mon Likès ; ce n’est plus lui, c’est son frère Alexios qui arrive. »

Elle se mit à rire. Il s’offensa de sa puérilité.

— Tu es bête ! On ne peut pas toujours avoir vingt ans.

Elle se recula pour l’examiner en face. Dans ce brusque mouvement, son voile se déplaça et les globes de ses seins apparurent. Ils s’offraient, moelleux et doux, à la bouche de Likès. Rapidement il les couvrit de baisers.