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le colosse de rhodes

chaient à lui pour baiser ses mains, et les femmes lui jetaient des fleurs.

À ce moment, comme le cortège en désordre tournait la place, Namourah apparut dans sa litière. Elle vit l’apothéose de Likès et sourit. Puis, se dressant, elle fit signe qu’elle voulait parler. On l’écouta.

— Rhodiens, dit-elle, c’est assez fatiguer le jeune mastère de vos protestations et de vos embrassements. D’autres soins le réclament. Laissez-le rentrer à l’Arsenal.

Likès était descendu du char ; il prit place à côté de Namourah dans la litière. Longtemps les acclamations le suivirent encore ; mais il ne les entendait plus ; les rideaux de pourpre s’étaient refermés, et des lèvres avides, pâmées, palpitantes, s’unissaient dans la frénésie d’un baiser brûlant.