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le colosse de rhodes

ron et de hache au milieu d’un rouge tournoiement de sang.

La revanche avait été éclatante et rapide. Likès avait armé les nouveaux navires d’un système de feux tournants dont il avait donné le secret à Eudanus seul. Ces brigantins, qu’il tenait en réserve depuis longtemps en cas d’alerte, avaient gagné en une journée le lieu du désastre ; ils avaient rallié les quelques épaves qui restaient encore : et, dans la nuit, ils étaient allés offrir le combat à Polyxénidas. Certes la lutte était inégale : d’un côté, quarante lourdes galères pontées, et autant de quadrirèmes ; de l’autre, une vingtaine de navires seulement. Eudanus cependant, malgré sa prudence, n’avait pas hésité à affronter cette épreuve. Il avait fait le sacrifice de sa vie, et, pour le reste, il comptait sur la bravoure de ses hommes et plus encore sur le procédé ingénieux qu’avait imaginé Likès. En effet, dès que les matelots syriens eurent aperçu les énormes feux qui se mouvaient en tous sens sur le front des navires ennemis et les aveuglaient, ils ne songèrent