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le colosse de rhodes

qui s’écoulait semblait trop long. Le peuple n’avait-il pas le droit d’être informé le premier des affaires du peuple ? Devant l’Arsenal, entre les bassins de radoub et la mer, c’était presque des cris de sédition, des cris de révolte, qui éclataient. Enfin une des portes s’ouvrit, et Likès parut. Le jeune mastère en quelques mots expliqua ce qui s’était passé : trompé par un message dans lequel Polyxénidas lui offrait de lui livrer les navires d’Antiochus si le navarque consentait à le faire rentrer en grâce dans sa patrie, Pausistrate avait engagé sa flotte, pour un combat simulé, à travers la passe de Panorme, entre l’île de Samos et la côte d’Asie, à la hauteur d’Éphèse. Mais l’exilé rhodien, loin de désarmer ses navires comme il s’y était engagé, les avait au contraire renforcés et mis sur le pied de défense, et il avait appelé à son aide le chef des pirates, Nicandre, lequel était, lui aussi, un ancien marin de Rhodes passé aux gages d’Antiochus. Leur victoire avait été d’autant plus facile qu’ils connaissaient dans les moindres détails la structure et les rouages des vaisseaux rhodiens attirés dans ce lâche