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V

Une animation extraordinaire régnait ce matin-là aux pieds du Colosse. De mauvaises nouvelles étaient arrivées dans la nuit. On parlait d’une trahison de Polyxénidas passé au service d’Antiochus, d’un guet-apens où il aurait attiré le navarque et une partie de la flotte rhodienne dans les parages de Samos. Que s’était-il passé au juste ? On ne le savait pas encore, et l’on attendait d’autres détails avec une inquiétude grandissante.

Sur le Môle, des signaux avaient été hissés pour faire rentrer les trirèmes qui voguaient au large ; — mais aucune n’appareillait vers le port. La mer, lisse comme un miroir, était entièrement déserte, et l’île semblait irrévocablement séparée du reste du monde. Pourtant, du côté des Sporades