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le colosse de rhodes

l’éclat de ses prunelles imbibées d’or. Et Likès ne pouvait plus baisser les yeux ; il ne pouvait plus détacher son regard de ces prunelles lumineuses, miroitantes, qui promettaient tout, qui annonçaient d’extraordinaires voluptés. Lentement, comme attiré par un sortilège, il se haussa jusqu’aux lèvres de cette femme, qui l’attendait, patiente, mais enfiévrée de désir. Ce fut une étreinte atrocement charnelle, où leur âme s’abîma. Des cris de fureur, des rugissements pareils à ceux des grands fauves, qui, après s’être longtemps guettés, finissent par se surprendre dans la profondeur des forêts… Puis le silence… Namourah s’était évanouie, épandue parmi les fourrures épaisses. Mais Likès, affolé de chair et de parfums, se jeta de nouveau sur elle ; et il la ressuscita de son souffle pour la voir défaillir encore.