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le colosse de rhodes

coup parmi l’incessant et confus murmure des races ; et un enfant de douze ans à peine, presque nu et les cheveux bouclés dru autour du front, sauta sur le piédestal d’un des candélabres à neuf branches qui étaient rangés autour du Colosse. Il tenait dans ses mains un miroir d’acier poli où se reflétait l’image des promeneurs innombrables ; et il les interpellait tour à tour, leur annonçant que, s’ils voulaient s’approcher, ils verraient leur destin marqué là par quelque signe. Mais tous s’éloignaient sans prendre garde à ses objurgations. Cependant, un jeune homme, qui avait passé l’âge de l’éphébie et qui portait le long manteau des mastères s’arrêta et d’une voix brève ordonna à l’enfant de descendre :

— Que fais-tu par ici, vaurien, enchanteur, fils des Telchines ?

— Je prédis l’avenir pour rien, pour le plaisir d’étonner les gens. Tiens, regarde au fond du miroir, Likès. Qu’y vois-tu ?

— Descends, te dis-je, ou je te fais conduire aux cachots.

— Un jour de fête ! Tu ne serais pas si