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le colosse de rhodes

hérissée d’écueils. Et il y avait aussi des Grecs dans leur chlamyde courte et des Romains dans leur toge traînante. À cette heure la guerre était partout ; Annibal et Scipion, Antiochus et Philippe de Macédoine se poursuivaient d’une haine acharnée ; mais ici, sous ce ciel clément, dans cette atmosphère enchantée, on oubliait les atrocités des combats ; ici on se trouvait heureux de vivre. Et tous, les hommes pâles, les hommes rouges, les hommes noirs tournaient autour du Colosse ; et ils s’approchaient du socle de marbre pour lire l’inscription orgueilleuse écrite en lettres d’une coudée :

« En ton honneur, ô Soleil, les habitants de Rhodes ont élevé vers l’Olympe ce colosse d’airain lorsqu’ayant calmé les tempêtes de Mars ils ornèrent leur ville des dépouilles de leurs ennemis. Car, à la face du ciel, ils font briller les rayons de la liberté ; et c’est à eux, fils d’Hercule, qu’appartient à titre d’héritage l’empire de la Terre et des Mers. »

Un éclat de rire strident s’égrena tout à