conduisant Namourah. Elle tenait à la main une branche de basilic dont elle respirait le parfum.
— La femme d’Isanor ! murmura Lyssa d’une voix étouffée.
Likès avant elle l’avait aperçue. D’un mouvement instinctif, il s’était rejeté en arrière.
— Tu la connais donc ? demanda-t-il à la petite Veuve-gardienne.
— Qui ne la connaît pas ? Elle et son mari ne sont-ils pas comme les rois de la ville ?
Et elle ajouta avec une sincérité naïve :
— Elle est belle, vraiment !
Namourah, en effet, était à cette heure resplendissante de beauté. Un rayon de soleil furtif courait sur son visage et se glissait comme un serpent le long de sa robe violette ; ses cheveux nattés lui faisaient une lourde tiare, qu’elle portait avec majesté ; un sourire de satisfaction animait ses lèvres pourpres. À côté d’elle, Stasippe marchait respectueusement. Ils causaient, mais ni Lyssa ni Likès ne pouvaient entendre leurs paroles. Quand ils eurent