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le colosse de rhodes

de lui. Il la vit de loin, qui du bout de ses doigts déliés lui envoyait une pluie de baisers.

— Imprudente ! pensa-t-il. — Mais il lui sourit, car il venait d’apercevoir, sous son voile argenté, ses prunelles vives et limpides, bleues comme l’azur du ciel.

— Cher Likès, dit Lyssa, quand elle se fut suspendue à l’épaule de son amant, j’avais grand besoin de te sentir auprès de moi. C’est pourquoi je suis venue t’attendre ici. Ne me gronde pas. Il n’y a jamais personne sur cette route.

Likès ne répondit pas, mais il l’entraîna vite dans le jardin clos. Des verveines et des mauves croissaient sur le gazon touffu. Leurs couleurs variées formaient une mosaïque éclatante, et il semblait que des yeux curieux sortaient de dessous les corolles.

— Plus loin, viens plus loin, murmura Lyssa ; dans le petit pavillon des graines. Ils s’y blottirent, assis sur le même tas de lavande sèche. Et aussitôt Likès demanda :

— Tu étais donc inquiète, Lyssa ? Qu’y a-t-il ?