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le colosse de rhodes

qui purifie, la flamme qui dévore. Mais quand pourrait-elle le tenir entre ses bras ?…

Elle avait fait venir le vieux Machaon. Elle était sûre de sa fidélité, et il pourrait sans doute l’aider utilement. Parmi les trois cents serviteurs du palais, de race et de fonctions diverses, il était celui qui vivait sans cesse dans son ombre, et qui connaissait toutes ses faiblesses. Il l’avait vue enfant dans la somptueuse ville de Tyr, puis jeune épouse, puis femme épanouie et exigeante. Et déjà dans son âme il avait deviné la passion dont elle était envahie pour Likès. Avant qu’elle eût prononcé une parole, il savait ce qu’elle avait à lui dire. Debout devant elle et les yeux baissés, il attendait.

— Machaon, avait dit Namourah d’une voix brève, tu connais, n’est-ce pas, le seigneur Likès ?

— Oui, Adonaïa.

— Tu sais qu’il habite la partie secrète de l’Arsenal, où nul étranger n’a le droit d’entrer ?

— Oui, Adonaïa.