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le colosse de rhodes

en sorte que pour lui parler elle était obligée de hausser la tête :

— Tu es venu ; tu as bien fait, Likès. Voilà longtemps que je désirais causer avec toi seule à seul. Mais tu sembles éviter soigneusement les occasions de me rencontrer. L’autre soir, sous les Stoa, je passais dans ma litière, tu ne t’es même pas approché.

— C’est que j’étais attendu par les ouvriers, qui ne peuvent rien achever sans moi.

— Tu as pourtant des moments de loisir. De la terrasse du palais, je te vois souvent quitter l’Arsenal et descendre dans la ville. Je sais bien d’ailleurs ce qu’il en est. Quand Isanor occupait la charge que tu as maintenant, il trouvait moyen de s’en distraire plusieurs heures chaque jour.

— Isanor avait sans doute l’esprit plus avisé ou la compréhension plus rapide. Peut-être aussi avait-il en toi, Adonaïa, un puissant stimulant qui lui rendait le travail facile ?

— Peut-être, en effet. J’ai toujours aimé à