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le colosse de rhodes

dans la région charmante des petites îles semées autour de Rhodes et qu’on eût dites sorties de ses flancs. Quelques-unes n’avaient même pas de nom, et se balançaient pareilles à des corbeilles fleuries sur les eaux. Mais il en était d’autres plus grandes qui avaient leur légende ou leur histoire. Le navarque désigna à Flaminius la première qui était devant eux :

— Voici l’île du Dragon. Elle est presque entièrement déserte. On prétend qu’un Dragon fabuleux y garde un trésor déposé jadis par les filles de Danaüs. Tu sais la prédilection de cet animal fabuleux pour tout ce qui brille, et tu n’ignores pas ce que raconte le grand Hésiode : que la toison de Calchas et les pommes du Jardin des Hespérides, qui reluisaient comme de l’or, étaient gardées par deux dragons invincibles. Celui qui habite cette île a, lui-même, le corps recouvert d’une couche de vermeil, et des cigales d’or bourdonnent constamment autour de sa tête…

Flaminius daigna sourire :

— Il m’est avis que les Rhodiens sont un peu comme ce Dragon dont tu me parles,