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le colosse de rhodes

plus vite qu’un char sur les routes, plus vite qu’un oiseau dans les airs, le fier bateau qui maintenant semblait un corps inanimé et rigide. À son arrière une tente carrée avait été aménagée pour le commandant et ses aides. Des dauphins sculptés, les uns dressés sur la queue, les autres la tête en bas, en ornaient les parois extérieures, et tout l’appareil de la science maritime, les verres grossissants, les boules d’ambre magnétiques, les aiguilles aimantées, avait été disposé à l’intérieur sur des tablettes de bois de cèdre. C’était là que devaient prendre place les invités du navarque, Flaminius, Isanor et Namourah, pour la première sortie du pentécontore.

Le grand navire se montrait à présent dans toute sa beauté : il avait conquis son âme. Les vagues s’enflaient sous ses flancs, et le souffle du zéphyr l’agitait d’un mouvement léger. Les cinquante rameurs, l’aviron levé, attendaient pour fendre l’onde que les passagers fussent réunis. Le premier, Flaminius avait mis le pied sur le pont. Pausistrate le suivait, escortant Namourah qui s’avançait le front haut, laissant traîner ses