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le colosse de rhodes

fois répétée dans notre capitale ; et devant nos ports sa statue d’airain dont on dit qu’elle est une des Sept merveilles du monde ?

— Je l’ai vue, répondit Flaminius avec gravité, et je l’ai saluée comme il convient de saluer l’image de la grandeur d’une nation. Pausistrate, quand je retournerai à Rome, je raconterai ces choses au Sénat assemblé dans le Capitole, et nul doute alors que l’estime que nous avions déjà pour nos alliés ne se change en une étroite affection.

Cependant les mastères s’étaient groupés à la pointe du promontoire, où la foule les avait suivis. On venait regarder les vingt-cinq galères et le pentécontore qui étaient destinés à grossir la flotte romaine. Ils reposaient sur des treuils, en attendant d’être lancés à la mer. Leur armature fine et solide, comme le corselet de longs insectes, étincelait au soleil. Le pentécontore surtout excitait l’admiration des Rhodiens, fins connaisseurs en navires. Penchés sur lui, ils en étudiaient l’organisme délicat et la robuste sveltesse. Cinquante rameurs, dans un instant, feraient voguer sur les vagues,