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et de térébinthes. Il la vit un peu pâle et eut peur qu’elle ne souffrît. Mais elle souriait en l’apercevant, et de loin agitait un bouquet de roses blanches qu’elle tenait dans la main. Alors il oublia tout à fait ses inquiétudes. Tous deux, d’un pareil élan, ils se jetèrent aux bras l’un de l’autre.

— Tiens ! dit Lyssa, je t’ai apporté des roses. J’ai voulu les cueillir moi-même dans le jardin de l’Aleïon. C’est pour cela que je suis en retard. Et puis, si tu savais, j’ai fait une mauvaise rencontre : un garçon qui, au lieu de me souhaiter les bons vœux, m’a prédit un fâcheux destin !

— Il ne faut pas y prendre garde, répondit Likès. Les jours de fête, les rues sont pleines de gamins errants qui s’amusent à renouveler les enchantements des Telchines. Celui que tu as rencontré devait descendre des hauteurs d’Ochyrème ou de Ialysos. D’ailleurs, si tu conserves la moindre crainte, nous effeuillerons tes roses sur l’autel des Nymphes ; elles sauront te préserver de tout malheur.