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CLÉOPÂTRE

Taïa, il avait accepté la conduite. Malgré la position isolée du lieu, des précautions avaient été prises afin que les travaux restassent inaperçus ; on devait attendre la nuit pour opérer le chargement des navires sur les grands chariots qui seraient dirigés ensuite à travers la plaine de l’isthme jusqu’aux premiers rivages du golfe.

Cinq mille esclaves avaient été réunis pour cette besogne parmi les plus robustes de ceux qui travaillaient à l’exploitation des mines d’or du Sud ; deux mille appartenaient à l’équipe qui creusait les carrières de granit dans les environs de Syène. Tous étaient des criminels condamnés ou des prisonniers de guerre ; ils portaient entre leurs sourcils le sceau ineffaçable de l’esclavage qui rendait leur évasion impossible ; là-bas, ils peinaient jour et nuit sans relâche, sous la surveillance de soldats que l’on choisissait exprès ignorants de leur idiome, afin qu’ils ne pussent se laisser attendrir par les supplications de ces malheureux[1].

En attendant le moment de se mettre à

  1. Diodore de Sicile, t. I, XII.