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CLÉOPÂTRE

« Il est un être dont l’amour m’a prise et enveloppée tout entière ; un être à qui je me suis juré de donner toutes mes forces et toute ma vie en reconnaissance de sa tendresse. C’est cela qu’il faut que tu saches et c’est pour te l’apprendre que je suis venue. »

Kaïn tomba sur ses deux genoux comme un homme que terrasse un heurt violent entre les épaules ; sans quitter les yeux de Taïa, il murmura suppliant :

« Oh ! quel est cet être ? Dis-moi son nom ! »

Un voile venait de se déchirer devant lui ; il crut qu’il allait saisir enfin les visions fugitives de ses rêves et tout tremblant il tendit les mains vers la Libyenne.

Maintenant elle s’inclinait pour lui répondre ; ses lèvres touchaient presque le front du Psylle ; elle murmura d’un souffle brûlant :

« Cléopâtre ! »

Il se redressa, comme touché d’un fer rouge ; son regard s’était détourné. Ce fut d’une voix sans accent qu’il répondit :

« Eh bien, quoi ? Qu’as-tu à me dire de Cléopâtre ? »

Alors longuement, pleine de l’idée qui la