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CLÉOPÂTRE

Le vieux prêtre souleva ses paupières ridées.

« Il vaudrait mieux pour vous, Marc-Antoine, dit-il, ainsi que pour l’auguste reine Cléopâtre, que vous en eussiez fait plus souvent usage. Autrefois les rois d’Égypte étaient accoutumés à des aliments simples ; ils se nourrissaient de chair de veau et d’oie et ne devaient boire qu’une certaine mesure de vin, afin d’éviter de donner à leurs sujets l’exemple honteux de l’ivresse.

— En ce cas, répliqua Antoine, ils ne leur donnaient pas non plus une ample part à leurs festins ni aux réjouissances d’une fête comme celle-ci. »

Des murmures approbatifs se firent entendre. Cléopâtre passa ses bras nus et parfumés autour du cou de son amant :

« Ne tourmente donc pas ainsi mon prêtre, Antoine ! dit-elle avec un sourire. Paësi est né triste et mourra triste ; les dieux en ont décidé ainsi. »

Le triumvir poussa un rire bruyant.

« Félicitons-nous alors de ne l’avoir pas enrôlé dans notre association des Inséparables. Je souhaite pour traverser le Styx voir des