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CLÉOPÂTRE

autres arrondis en coupes, étaient disposés sans symétrie apparente, mais avec un art exquis, pour supporter les vaisseaux d’or apyre, dans lesquels les mets avaient subi la cuisson. Des récipients de bronze en forme d’obélisque[1] contenaient les shaï, sortes de pâtés froids faits de gibier et de fleur de farine. Dans des amphores revêtues d’argent ajouré aux anses fleuries de pierres précieuses, on avait versé les vins fameux du Massique et de la Grèce. De hauts vases murrhins[2], laissant courir dans l’opacité de leur substance des bandes ondulées pourpre, blanc et couleur de flamme, étaient placés devant chaque convive. Aux extrémités de la table, l’une au levant, l’autre au couchant, se dressaient deux grandes urnes de cristal faites à Akko de Phénicie avec le sable blanc du fleuve Bélus et dans lesquelles était présentée l’eau du Nil pour les ablutions rituelles.

Cependant l’heure avançait. Kaïn appela les esclaves employés au luminaire ; ils vinrent, armés de longs bâtons de cyprès, au bout desquels brûlait une torche de résine. En un clin

  1. Voir note justificative no 15, p. 299.
  2. Voir note justificative no 16, p. 300.