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CLÉOPÂTRE

triple tête de scorpion qui pendait à sa ceinture ; mais les paroles de commandement sortaient de ses lèvres avec un sifflement aigu, pareil au cinglement des lanières de cuir sur les épaules nues des travailleurs ; et sa force physique, la force d’un Hercule libyen, en imposait aux plus indisciplinés parmi les esclaves.

En ce moment une troupe de jeunes Lacédémoniens était occupée à vider sur le rivage de l’île les galères remplies de quartiers de viande, de fruits de provenance exotique et de provisions de toutes espèces. Des esclaves sortaient en courant des salles basses du palais et croisaient leurs compagnons qui s’y rendaient chargés de corbeilles pesantes. Tous étaient vêtus de tuniques de coccina[1], différemment teintes mais de forme semblable, qui laissaient à découvert une épaule et tout un côté de la poitrine ; leur tête était rasée scrupuleusement selon la coutume adoptée à la cour des Lagides.

Dans les bosquets et sous les ombrages des

  1. Voir note justificative no 13, p. 296.