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CLÉOPÂTRE

dans son hymne au soleil, appelle le grand astre le dieu aux mille noms, Mithra, Amoun, Adonis, et proclame qu’il est adoré sur les rives du Nil et de Memphis sous les noms d’Osiris et de Sérapis. Les légendes contemporaines des Lagides confirment ce rapprochement : les Égyptiens avaient identifié ou plutôt confondu les deux personnes divines ; dans certaines villes, Osiris avait gardé son nom, tandis que dans d’autres Sérapis n’était pas seulement un Osiris au tombeau, un soleil automnal et d’hiver, un génie funèbre, un roi de l’Amenti, mais un dieu puissant, le soleil dans sa force, le dominateur des mondes, le bienfaiteur et le sauveur de la terre.

Les mêmes cérémonies et les mêmes paroles rituelles s’appliquaient donc aux deux divinités ; voici in extenso la reproduction de l’hymne à Osiris, traduite par Chabas :

« Salut à toi, Osiris, seigneur de la longueur des temps, roi du Dieu, aux noms multipliés, aux saintes transformations, aux formes mystérieuses dans les temples, être auguste résidant dans Tattou, chef renfermé dans Sokhem, maître des invocations dans Oer-ti, jouissant de la félicité dans Hon, à qui il appartient de commander dans le lieu de la double justice, âme mystérieuse du seigneur de la sphère, le saint du Mur Blanc, l’âme du soleil, son