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CLÉOPÂTRE

toutes espèces de plantes odorantes… c’est une boisson enivrante pour moi qu’entendre ta voix.

« Ô marjolaines de mon frère, j’ai pris tes guirlandes quand tu viens à moi ivre, et que tu te couches dans ton alcôve ; j’entre… »

Le procédé de composition est curieux à noter. Chaque couplet commence par un nom de plante qui fait allitération avec le verbe suivant. Il est probable que le chant tout entier est composé sur le modèle des trois couplets subsistants.

(Maspéro, Études égyptiennes, t. I, fasc. III.)
NOTE 20

La place qu’occupe cette cérémonie du Maneros au milieu du banquet parait étrange tout d’abord et l’on pourrait s’étonner à bon droit de la rencontrer à la suite des chansons d’amour, si nous ne savions par d’autres exemples que les Égyptiens se plaisent aux contrastes violents. Hérodote raconte qu’au milieu des dîners d’apparat, vers le temps où la gaîté des convives était la plus bruyante, on faisait circuler une petite momie en bois, déposée dans un cercueil. L’esclave qui la présentait disait à chacun : « Regarde ceci, puis bois et hâte-toi de jouir, car tu seras tel après la mort. »