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CLÉOPÂTRE

dans du miel[1]. Et les fleurs, disposées ainsi qu’elles l’étaient sur cette patère, avaient des grâces mystérieuses, comme celles dont le peuple ornait les divinités propices au jour des grandes panégyries d’Égypte. Elles semblaient elles-mêmes languir d’un mal secret, inclinant leurs corolles et vibrant de secousses intermittentes, tiraillées au bas de leur tige par des caresses invisibles.

Cléopâtre fit déposer la patère à côté d’elle, sur une console où son diadème était réuni à d’autres joyaux ; son regard rencontra Kaïn qui s’éloignait, et le remercia.

Ensuite elle appela ses femmes pour achever de la parer.

Octave et Aréus, suivis des licteurs, s’étaient mis à l’écart sur la plate-forme qui prolongeait la chambre. Octave regardait la mer ; il pensait qu’au delà de cette grande ligne qui ondulait à perte de vue devant lui, à droite et à gauche, puis au delà encore, des pays s’étendaient, qui tous subissaient sa domination ; et un orgueil immense faisait frissonner son corps frêle.

  1. Élien.