Page:Bertheroy - Cleopatre.pdf/281

Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
CLÉOPÂTRE

dominée par une voix tonnante ; et bientôt après Paësi, seul, entra. Le Grand Prêtre semblait bouleversé.

« Qu’y a-t-il ? demanda Octave.

— Les soldats refusent de laisser passer le Chef des esclaves de la reine qui lui apporte comme chaque jour les fleurs de lotus cueillies pour elle. »

Cléopâtre se retourna vers Octave :

« Le dernier moment de la reine d’Égypte dans son royaume sera-t-il attristé par un acte tyrannique de César ? — Je désire avoir les fleurs que cet esclave m’apporte. »

L’Imperator frappa dans ses mains.

« Qu’on laisse passer cet homme ! » dit-il au soldat qui se présenta.

Alors Kaïn entra à son tour dans la salle où était Cléopâtre. Il tenait sur ses bras une large patère d’or, qui disparaissait sous un amoncellement de lotus. Cette patère servait à recueillir le sang des victimes dans les sacrifices ; c’était tout ce qu’il avait trouvé parmi les objets du temple, pour placer l’urœus qu’il venait d’arracher à la barque sainte, où depuis des siècles il vivait, nourri de farine détrempée