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CLÉOPÂTRE

ce que lui avait raconté Paësi n’était pas un nouveau subterfuge du Grand Prêtre. Sa beauté et les avances qu’elle avait faites à César auraient-elles réellement produit l’effet qu’elle en attendait ? Mais elle surprit un léger sourire sur les lèvres d’Aréus. Le philosophe, moins fort que le disciple, avait laissé deviner ses impressions.

Elle répondit :

« Prince, depuis la mort de Marc-Antoine, j’ai rejeté loin de moi tous mes joyaux ; mais aujourd’hui, pour suivre à Rome le maître du monde, je ne saurais être trop parée. Permettez q ue je me fasse revêtir de tous les insignes de ma royauté. »

En réalité sa préoccupation unique était de donner à Kaïn le temps d’arriver ; et, tandis que ses femmes s’attardaient à entourer ses bras et son cou d’anneaux précieux, elle songeait en elle-même au moyen d’échapper à la perfidie d’Octave, si le libérateur attendu lui faisait défaut. Taïa, sans parler, partageait son angoisse.

Enfin à la porte de la salle où la garde d’Octave s’était arrêtée, une discussion vive s’éleva,