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CLÉOPÂTRE

« Pourvu qu’il vienne, Taïa ! soupirait-elle.

— Ne craignez rien, Grande Reine, répondait Taïa ; Kaïn ne manquera pas à sa parole. »

À ce moment elles perçurent le bruit d’un cortège franchissant avec une cadence mesurée l’avenue du palais. C’était l’Imperator qui venait prendre possession de sa royale prisonnière. On entendit les soldats gravir lourdement les degrés de l’escalier de marbre ; à des intervalles réguliers ceux qui étaient devant s’arrêtaient pour laisser au groupe des licteurs qui escortaient Octave le temps d’avancer. Dans une salle contiguë à celle où était Cléopâtre les hommes se rangèrent ; et César parut, accompagné d’Aréus et des licteurs.

L’Imperator avait alors trente-trois ans, mais il avait conservé l’apparence frêle d’un éphèbe. Il entra, appuyé sur l’épaule du philosophe, et s’avança d’un pas tranquille, comme un maître dans cette demeure. Les hauts cothurnes dont il était chaussé dissimulaient la petitesse de sa taille ; une toge d’étoffe sombre et de forme presque semblable à la robe prétexte des adolescents l’enveloppait, laissant voir aux contours des manches l’indusium de