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CLÉOPÂTRE

vermillon avivait d’un rose ardent les contours de ses lèvres et la pointe de ses seins ; ses pieds admirables reluisaient sous une onction de vernis parfumé composé de benjoin et de nard.

Jamais pour les nuits fastueuses passées avec Jules César ou Marc-Antoine — les deux hommes qu’elle avait le plus aimés — elle ne s’était autant complu à se faire belle que pour les baisers de l’époux mystique dont elle attendait la venue.

Seule parmi les suivantes, Taïa était dans le secret de cette mort ; pourtant son agitation fiévreuse de la veille avait fait place à un grand calme ; et c’était avec une gravité souriante, augmentée d’une nuance de tendresse plus vive, qu’elle accomplissait ses fonctions auprès de sa divine maîtresse.

Cependant l’heure fixée par Octave pour le départ de la reine approchait, et Kaïn n’avait pas encore apporté la corbeille au fond de laquelle devait être caché l’urœus sacré. Cléopâtre s’impatientait comme dans l’attente d’un rendez-vous d’amour ; et tandis que la Libyenne lui nouait au cou la tunique filigranée d’or :