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CLÉOPÂTRE

domination sur le monde. Pour moi, ni mes yeux ni mes lèvres n’ont menti et c’est sincèrement que je lui promettais mon amour, car les dieux me sont témoins que, quel qu’ait été le nombre de mes folies, j’ai toujours poursuivi la vérité essentielle dans le néant énigmatique de la chair. »

Debout devant elle, Taïa sanglotait. Elle l’attira contre sa poitrine, et tendrement :

« Ne pleure pas, petite Taïa. J’ai lutté jusqu’au bout. Maintenant c’est fini, vois-tu. Il faut que je meure. Mais rien de ce que m’a proposé Paësi ne convient à mon caprice. Je veux m’endormir dans l’étreinte et sous les baisers d’un amant nouveau. »

Taïa n’osa interroger sa maîtresse. Elle préférait d’ailleurs ne rien savoir, ne pas connaître le bien-aimé de l’heure suprême, en qui s’exhalerait le dernier souffle de la reine d’Égypte.

Cependant, comme Cléopâtre se taisait, elle balbutia :

« Que voulez-vous dire, Grande Reine ? »

Cléopâtre continua :

« Ses baisers ne doivent pas ressembler à