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CLÉOPÂTRE

une fin enviable et bien digne d’une souveraine. Mais comment faire ? Ceux qui t’approchent sont surveillés étroitement et dépouillés de leurs armes… »

Il réfléchit un instant.

« Je tromperai cette surveillance, ajouta-t-il. Demain, au coucher du soleil, l’arme libératrice te sera apportée. »

Mais Cléopâtre avait déjà repris son attitude impassible.

« C’est inutile, Paësi. Ne te mets pas plus longtemps en peine de moi. Je ne suis point pressée de descendre dans la vallée funèbre, d’où les lamentations des pleureuses[1] n’ont encore fait revenir personne. »

Le Grand Prêtre se releva et marcha lentement vers la porte : au milieu de la salle il se retourna, le bras étendu comme pour proférer des paroles de malédiction ; mais la personne de la reine était sacrée, identifiée à celle d’Isis : il n’osa pas commettre un pareil sacrilège et sortit en chancelant.

Alors Cléopâtre, sans quitter sa place, allon-

  1. Voir note justificative no 44, p. 354.