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CLÉOPÂTRE

fidence pénible ; elle allongea sur ses genoux ses deux mains étroites.

« Eh bien ! parle, dit-elle. Qu’as-tu à m’apprendre ?

— Vous n’ignorez pas, Reine, que César Octave se fait accompagner presque toujours par le philosophe Aréus. Le maître et le disciple causent familièrement et plaisantent entre eux de la passion que le jeune César affecte de vous témoigner. Hier encore, je les ai entendus quand ils descendaient le dromos du temple d’Isis pour venir au palais. — « Je ne me serais pas cru si bon acteur, disait Octave et, si je n’étais pas le maître du monde, je pourrais tenir dignement un rôle dans les comédies de Plaute et de Térence » ; — et, comme le philosophe lui conseillait de ne pas s’engager trop avant dans ce jeu : — « Ne crains rien, mon bon Aréus ; j’attendrai au moins, avant de me laisser séduire par les attraits de la reine d’Égypte, de l’avoir montrée à mon peuple la chaîne au cou et les mains liées, suivant mon char de triomphe, depuis la voie d’Ostie jusqu’au Capitole. »

Cléopâtre se souleva menaçante :