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CLÉOPÂTRE

« Comment les connaîtrais-tu toi-même, ces intentions ? dit-elle avec un léger haussement d’épaules. Tu ne prétends pas me faire croire qu’une communication occulte avec la divinité t’a révélé ces choses ? De telles supercheries sont bonnes uniquement pour impressionner le peuple et le maintenir dans une crainte salutaire de la religion. D’autre part, je ne suppose pas que César Octave t’ait choisi pour confident de ses desseins ?

— Le jeune Imperator est trop prudent pour cela, répliqua Paësi ; mais, si habitué qu’il soit à surveiller ses paroles, il oublie parfois que, derrière les sphinx de pierre dont les oreilles n’entendent point et dont les lèvres demeurent éternellement muettes, un être vivant peut se trouver caché.

— Voudrais-tu avouer que tu as abaissé la dignité de ton sacerdoce à faire un métier d’espion ?

— Précisément, Grande Reine ; il n’est pas de chose que je ne fasse pour la sauvegarde de l’Égypte. »

La reine s’étendit dans l’attitude d’une personne résignée à recevoir malgré elle une con-