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CLÉOPÂTRE

douce le monument sonore. Kaïn crut à une terreur de sa compagne ; il voulut la rassurer en prenant dans sa main rude la petite main chaude et brune de Taïa ; mais elle, tout émue et impatiente :

« Non, non !… Là-haut, au-dessus de nous, la voix de Cléopâtre ! »

Sans attendre qu’il lui montrât le chemin, elle se remit à marcher plus fiévreusement à travers les tas énormes de pierreries, auxquelles Kaïn, dans son ardeur à la suivre, se heurtait parfois. Ils étaient parvenus au pied d’un escalier, pratiqué dans l’épaisseur même d’un mur de traverse ; elle s’y élança la première. À chaque degré qu’elle franchissait, ses talons nus sortaient de ses sandales ; et Kaïn, qui les devinait plus encore qu’il ne les voyait, se hâtait lui aussi, dominé par la hantise de cette chair tant désirée de la Libyenne, vers laquelle il sentait tous les baisers de son être courir.

Arrivée au sommet, elle ouvrit une porte hardiment ; mais une surprise la saisit. Elle avait cru se trouver en présence de Cléopâtre ; et c’était dans une chapelle funéraire, pareille