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CLÉOPÂTRE

taches resplendissantes : c’étaient ceux qui contenaient l’or le plus pur des confins de l’Arabie. Cléopâtre avait fait entasser là toutes ces richesses non encore exploitées, impatiente de les posséder en prévision d’une gloire qui paraissait ne devoir jamais finir. Plus loin, c’étaient les parures toutes prêtes, les joyaux déjà montés pour les splendeurs somptuaires.

Puis on entrait dans une autre salle : il semblait qu’on pénétrait dans les entrailles mêmes de la terre où s’épanouissait une végétation inconnue. Des branches de corail d’un rouge écarlate fleurissaient en buissons ardents ; des corindons de toute couleur formaient des massifs de fleurs merveilleuses où le soleil aurait tranfusé toutes les nuances de son prisme. Dans les angles, des sacs pleins de poudre d’or étaient superposés ; aux parois luisantes et stuquées, des perles enfilées dans des cordelettes de papyrus pendaient de la voûte en lignes verticales, comme un suintement naturel d’humidité.

Les deux Libyens s’avançaient silencieusement au milieu de ces amoncellements de richesses. Kaïn pensait à Taïa et Taïa pensait