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CLÉOPÂTRE

front ; et tu lui souriais à travers les anneaux dénoués de ta chevelure. Alors j’ai tout compris. N’est-ce pas ? Tu étais allée le chercher dans le désert, le séduire avec les caresses de tes yeux et les baisers de ta bouche, pour le ramener aux pieds de Cléopâtre, comme une bête domptée ? »

Toute son exaspération le reprenait plus terrible. Il repoussa la Libyenne loin de lui d’un mouvement brusque qui la fit chanceler et se mit à courir comme un fou sur la jetée qui prolongeait le cap. Arrivé au bord, il s’arrêta devant les vagues montantes.

Taïa, là encore, le rejoignit. Son désir de retrouver Cléopâtre lui faisait braver tout danger ; elle le pria, les mains jointes :

« Kaïn, ne refuse pas de m’entendre. Après, tu feras ce que tu voudras. Mais laisse-moi tout te dire. Je ne t’ai pas menti, je te le jure. Écoute-moi. »

Immobile, il continuait de regarder la mer. Doucement elle le prit par le bras. Derrière eux, le Mausolée dressait sous le ciel ses arêtes puissantes.

Elle força Kaïn à se retourner et, comme à