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CLÉOPÂTRE

comme le rythme monotone d’un hymne funèbre.

Au bout de quelques instants, un pas résonna dans l’intérieur du Mausolée ; il semblait venir de loin et Taïa s’étonna de l’entendre.

Avec un bruit sourd la lourde porte s’ouvrit et se referma.

C’était Kaïn. Il marchait la tête basse, comme un homme en proie à une préoccupation profonde ; une large entaille, mal cicatrisée, saignait à sa joue, de son menton à son oreille droite.

En deux bonds, Taïa fut près de lui. Mais, comme s’il ne l’apercevait pas, le Psylle passa sans lever les yeux.

Alors elle se dressa devant lui, immobile, impérieuse, les bras ouverts pour lui barrer le chemin :

« Cléopâtre est là ; j’en suis sure ! Il faut que je la voie. »

Il l’écarta d’un geste nerveux, presque brutal ; et, comme elle se cramponnait à sa tunique, pareille à une mendiante, en répétant toujours la même phrase désolée, il continua de marcher vers l’Acropole, sans lui répondre.