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CLÉOPÂTRE

façade australe d’étroites fenêtres étaient pratiquées ; de l’autre côté, il dominait la mer, dont les flots perpétuellement venaient battre ses hautes murailles de marbre, impuissants à en entamer la solidité.

Un ancien palais des Lagides et un temple consacré à Isis l’avoisinaient ; grands eux-mêmes, ils disparaissent devant les proportions imposantes de ce tombeau, que Cléopâtre avait fait immense pour y enfouir ses trésors incalculables et ses rêves infinis.

Une porte monumentale en bronze, ne pouvant s’ouvrir que par un mécanisme intérieur, en défendait l’entrée. Taïa, de ses deux poings fermés, y heurta à plusieurs reprises, mais vainement : rien ne bougea dans le vaste édifice. Elle redoubla de force et ses mains s’ensanglantèrent ; alors elle appela et eut la sensation que sa voix se brisait contre la porte de bronze sans la dépasser. Cependant son instinct lui disait toujours que Cléopâtre était là, derrière ces parois froides et muettes qu’il lui était impossible de franchir. Elle se coucha à quelque distance et attendit. L’écrasement régulier des vagues sur les murailles lui arrivait