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CLÉOPÂTRE

Elle sortit du palais et longea l’Arsenal, qu’un grand désarroi avait d’un bout à l’autre bouleversé. À travers les baies ouvertes elle jeta un coup d’œil dans les salles. Les râteliers où étaient suspendues les armes étaient vides et béants ; les dernières machines de guerre venaient aussi d’être enlevées : on voyait encore la trace de leur forme dans le sable, sous les hangars ; dans les cours, quelques soldats retardataires emportaient en hâte des sacs de terre glaise et des fascines dont on devait fortifier les remparts.

Taïa pressa le pas ; le Camp Macédonien, qu’elle laissa à sa droite, était désert. Déserte aussi l’Acropole, où deux légionnaires seulement se promenaient, indifférents l’un à l’autre, laissant traîner derrière eux, sur le sol, la pointe luisante de leur glaive.

Enfin elle arriva jusqu’à l’extrémité du promontoire du Lochias, au pied même du Mausolée[1].

C’était un édifice unique, qui semblait avoir été construit pour la durée des siècles. À sa

  1. Voir note justificative no 41, p. 350.