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CLÉOPÂTRE

qui, de l’Asie à l’Adriatique, avaient prêté main-forte au triumvir dans sa querelle avec Octave l’avaient abandonné, et même les légions romaines, cantonnées dans la Cyrénaïque, refusaient de s’aligner sous ses ordres et se révoltaient, incitées par Pinanus Scarpus. Seuls, les gladiateurs et quelques peuplades voisines de l’Égypte lui étaient demeurés fidèles.

César-Octave, au contraire, profitant habilement de sa victoire inespérée, en tirait sans tarder d’incalculables avantages ; déjà il s’était rendu en Orient afin d’y poser les premiers jalons de son empire, cet empire dont Cléopâtre avait rêvé de tenir le sceptre, et dont, la première, elle avait conçu l’idée grandiose.

Pourtant tout espoir n’était pas éteint dans le cœur de l’ambitieuse souveraine ; bien des pensées d’orgueil l’enivraient encore quand, de la terrasse de son palais, elle contemplait la ligne lointaine de ces continents, qu’elle se sentait si bien faite pour dominer et dont les vents étésiens venaient lui apporter par instants les enveloppantes caresses.