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CLÉOPATRE

« Qui es-tu ? » demanda-t-il.

Sans changer d’attitude, Magas le toisa d’un long regard.

« Il t’importe peu de savoir mon nom, répliqua-t-il. Dis-moi plutôt si Marc-Antoine doit venir ici. »

Antoine jeta sur lui-même un coup d’œil rapide : l’ample manteau qui l’enveloppait entièrement était tout souillé de sang et de poussière ; il se souvint qu’un de ses légionnaires, passé dans l’armée d’Octave, lui avait fait tomber son casque d’un revers de sabre et il sentit alors ses tempes encore serrées par le bonnet de feutre dont un soldat égyptien l’avait cou vert au plus fort du combat.

« Que veux-tu à Marc-Antoine ? interrogea-t-il de nouveau.

— Je n’ai pas à te l’apprendre. C’est à la reine Cléopâtre que je pensais parler tout d’abord ; mais la reine a quitté le palais et l’esclave qui m’a conduit ici m’a dit que Marc-Antoine ne pouvait tarder à venir, car son char a été aperçu franchissant la Porte Orientale de la ville. »

Et il ajouta d’une voix impérieuse :