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CLÉOPÂTRE

se débarrasser de ses armes, il rentra au palais du Bruchium ; la revanche qu’il venait de prendre le ravissait surtout à cause de Cléopâtre, et il était aussi pressé de la lui apprendre que s’il en avait été à son premier fait d’armes, tant l’amour de la reine d’Égypte lui suggérait au cœur de juvéniles faiblesses.

Prévenue par Kaïn, la reine l’attendait avec Paësi et quelques-unes de ses femmes. Pendant les trois heures qu’avait duré le combat, elle était restée hésitante entre deux sentiments opposés. La capitulation de Péluse lui donnait le droit de considérer Octave comme son allié et elle se croyait trop engagée vis-à-vis de lui pour ne pas souhaiter sa victoire définitive. Toutefois Antoine, malgré la trahison dont elle venait de l’accabler, était resté le maître de son cœur. Encore et surtout était-il le maître de ses sens, — et Cléopâtre, en voulant le rassurer à son retour de Parœtonium et dissiper les doutes qu’elle sentait naître en lui, s’était laissée reprendre elle-même aux séductions de cet amour.

Telles étaient ses pensées quand le triumvir entra ; il ploya d’abord devant elle le genou et,