Mais de Parœtonium le triumvir accourut. Il voulait couvrir Alexandrie et défendre Cléopâtre malgré les défaillances dont il soupçonnait la reine, car des doutes lui étaient venus, à lui qui connaissait mieux que personne les ressources que Péluse aurait pu opposer à l’ennemi. Pendant qu’il rentrait dans sa capitale par la Porte de la Lune, César Octave établissait son camp au nord-est de la ville, à l’Oppidum de Juliopolis[1], en vue de la mer.
Les soldats du jeune César étaient fatigués de la route ; sans attendre le soir ils s’étendirent sur le sable fin et s’endormirent, rêvant des délices promises à la prise prochaine d’Alexandrie. C’était là l’étape dernière après laquelle devait s’ouvrir l’ère de la paix universelle : Octave le leur avait dit et ils croyaient à la parole d’Octave.
Au milieu de cette quiétude Antoine vint les surprendre. Il avait réuni les parties éparses de son armée. Ses vétérans lui étaient restés fidèles ; quelques-uns des gladiateurs, qu’il exerçait jadis à Cyzique en vue de jeux insi-
- ↑ Voir note justificative no 39, p. 348.